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mercredi 6 juin 2007

Enseignement éducation apprentissage

Utilisation d’Internet : ça se passe à la maison! - TIC et é...

Utilisation d’Internet : ça se passe à la maison! Martine Rioux, APP
On croyait que les jeunes utiliseraient surtout les technologies à l’école. C’est plutôt à la maison que ça se passe, et pratiquement sans surveillance selon une recherche menée par des chercheurs de l’Université de Sherbrooke et de l’Université de Montréal.
Depuis 1997, les professeurs Jacques Piette et Christian-Marie Pons, de la Faculté des lettres et sciences humaines de l'Université de Sherbrooke, ainsi que Luc Giroux de l'Université de Montréal, ont réalisé une analyse à propos « des représentations, de l'utilisation et de l'appropriation du réseau Internet » par les jeunes Québécois (12-18 ans). Les conclusions finales ont été rendues publiques à la fin mars.

Les jeunes Québécois ont maintenant pratiquement tous accès à Internet à partir de leur résidence : 93 % des répondants ont déclaré avoir une connexion Internet à leur maison – dont 75 % à haute vitesse – alors qu’en 2000, ils n'étaient que 57 % à disposer d’un branchement à domicile.

« Autant l'usage d'Internet s'est développé et confirmé à la maison, autant son usage à l'école stagne, voire même régresse », écrivent même les chercheurs dans leur rapport. À ce sujet, voir le texte : Utilisation d’Internet : l’école prend du retard, publié sur l’Infobourg le 4 avril 2007.

MSN a remplacé le téléphone
Pour les adolescents, dont la grande majorité utilise Internet à tous les jours en revenant de l’école, Internet est devenu un véritable outil de communication et une source de divertissement. En fait, ils se servent de ce médium comme « Intranet personnel », ils s’y constituent un petit monde de connaissances (contacts pour discuter, sites favoris à visiter régulièrement) et ils y gravitent.

Ils se connectent sur MSN pour clavarder avec leurs amis, de tout et de rien, pendant des heures. Pour eux, la messagerie instantanée est devenue le moyen par excellence de poursuivre les conversations entamées à l’école au cours de la journée. Les échanges par téléphone leur paraissent archaïques.

En étant sur MSN, ils peuvent discuter avec plusieurs personnes à la fois, ils peuvent même choisir ces personnes parmi toutes celles qui sont connectées. Ils ont l’impression qu’ils peuvent poursuivre leurs activités régulières pendant ce temps (faire des recherches sur Internet, regarder la télévision, aller se brosser les dents et revenir, etc.).

Par contre, les chercheurs ont observé que beaucoup de jeunes se tournent vers la messagerie instantanée parce qu’ils n’ont rien d’autre à faire. Ceux qui sont engagés dans diverses formes d’activités sportives ou culturelles sont moins utilisateurs. Il faudrait peut-être voir à occuper davantage les ados…

Aux adultes qui craignent que des « intrus » s’immiscent dans leur liste de contact, les jeunes disent qu’ils s’inquiètent pour rien. Ils sont très confiants et soutiennent qu’ils ont un contrôle presque total sur celle-ci, même si elle peut compter jusqu’à 200 personnes (la moyenne se situant généralement entre 50 et 100). On reconnaît bien le désir de liberté et d’indépendance des jeunes, toujours un peu insouciants.

Néanmoins, il faut admettre que les jeunes sont de plus en plus prudents dans leur utilisation d’Internet en général. Bien qu’il y ait encore 37 % d’entre eux qui estiment pouvoir faire totalement confiance aux contenus Web, il s’agit d’une nette diminution par rapport au 66 % de 2000.

Une pratique privée
Internet est perçu par les jeunes comme une sorte de jardin secret. Ils ne discutent pas de ce qu’ils y font avec leurs parents ni avec d’autres adultes. Ils l’utilisent généralement en solitaire. Ils se croient pratiquement à l’abri de tous les dangers, puisqu’ils s’estiment assez vigilants et surtout pas naïfs.

De toute façon, il faut reconnaître qu’ils ont la voie libre pour se créer « un monde à part ». Ils sont généralement laissés à eux-mêmes avec leur ordinateur, les parents n’exerçant pratiquement aucun contrôle et ne limitant pas le temps d’utilisation.

Si l’école a peur d’Internet et tend à en censurer l’utilisation, les parents ne le craignent peut-être pas assez. Le connaîtraient-ils encore mal? Ou feraient-ils tout simplement confiance à leurs enfants? Pris dans le tourbillon du métro-boulot-dodo, en oublieraient-ils de s’informer des activités de leurs jeunes? Chose certaine, il semble exister une réelle distance entre ce que font les jeunes sur le Web et ce qu’en connaissent les adultes.

Si 27 % des parents cherchent à connaître les activités de leur progéniture sur Internet, à peine 13 % des adolescents affirment que leurs parents contrôlent réellement ce qu’ils y font, et cela s’applique surtout dans le cas des plus jeunes. Les parents s’empressent habituellement de contrôler les allées et venues de leurs ados à la maison. Oublieraient-ils qu’Internet est aussi une porte vers le monde extérieur?

Encore plus surprenant, voire même inquiétant, près de 32 % des jeunes disposent d'un accès personnel à Internet dans leur chambre à coucher. Ils peuvent donc naviguer à l’abri de tous les regards. Cette grande liberté et cette preuve de confiance (s’agirait-il plutôt d’un désintéressement?) est apprécié par les jeunes, mais il faut se demander si elle n’est pas exagérée…

Bien que les jeunes n’en aient pas envie, il est urgent que les parents mettent le nez dans leur ordinateur personnel. Ils ne s’agit pas de se mettre à faire la chasse aux sorcières (la majorité des jeunes utilise le Net de façon appropriée), mais puisqu’Internet est un élément central de la vie des jeunes Québécois, un peu d’accompagnement serait certainement de mise… comme pour le reste des activités régulières des jeunes. Pour cela, on ne peut pas renvoyer la balle à l’école car, malheureusement, l’éducation aux médias (et particulièrement à Internet) y est encore largement déficiente.

Signalons en terminant que les activités d’animation et de formation dans les écoles de Carrefour éducation et le nouveau guide pratique de l’École branchée se veulent justement des outils concrets d’éducation à l’utilisation d’Internet pour les jeunes, les parents et les enseignants.

Pour lire le rapport de recherche…

Par Martine Rioux, APP

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