par Agnès Cavet
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À l’instar de la culture, de la santé et de la recherche scientifique, le secteur de l’éducation semble progressivement gagné par un discours et des exigences autrefois réservés aux activités industrielles et commerciales : rationalité économique, management de la performance, efficacité, rendement, retour sur investissement… Dans le même temps, de nouveaux modes de régulation des systèmes éducatifs dans les pays occidentaux et un climat général d’austérité budgétaire conduisent écoles et universités à externaliser certaines de leurs missions, à sceller des partenariats avec des entreprises ou même à faire appel à des donations privées.
Future force de travail pour l’économie mais déjà pleinement consommateurs, élèves et étudiants constituent un formidable marché potentiel qui suscite l’intérêt des nouveaux entrepreneurs. La mondialisation accentue ce processus, introduisant à grande échelle une concurrence entre les offres de formation, privées comme publiques, et, par delà, entre les États, sans cesse livrés à des comparaisons et des classements internationaux.
Si ces processus font déjà l’objet d’une abondante littérature, oscillant entre analyses théoriques, prises de position polémiques et interprétations alarmistes, nous avons opté pour une approche plus pragmatique, en axant ce dossier sur les signes observables des logiques de marché à l’œuvre dans l’éducation, en France et dans le monde.
C’est donc sur les traces du marché de l’éducation que progressera notre investigation, organisée selon deux axes d’interrogation : la privatisation de l’enseignement puis l’internationalisation des marchés.
Quelle place et quel rôle occupe aujourd’hui l’enseignement privé au sein du système éducatif, de l’école à l’université ? Quelles nouvelles relations se tissent entre le secteur public d’éducation et des partenaires privés ? Par quelles formes et sous quelles pressions s’opère l’internationalisation du marché éducatif ? La formation à distance est-elle en train d’accomplir la « révolution » du marché si souvent annoncée ? Et, finalement, dans quelle mesure les réalités observées justifient-elles les craintes récurrentes d’une « marchandisation » de l’éducation ?
À travers une revue de littérature scientifique francophone et anglophone, ce Dossier propose un point d’actualité sur ces questions.
* « Le plus vaste marché de la planète » ?
* Privatisation de l’enseignement : quelles nouvelles tendances ?
* Internationalisation des marchés et course aux classements
* Conclusion
* Bibliographie.
Avertissements au lecteur :
• la plupart des liens renvoient vers les notices correspondantes de notre base bibliographique collaborative, qui comprennent les références complètes et, le cas échéant, des accès aux articles cités (en accès libre ou en accès payant, selon les cas et selon les abonnements électroniques souscrits par votre institution) ;
• sauf indication contraire, toutes les traductions comprises dans ce Dossier ont été réalisées par la rédactrice ;
• vous pouvez faire part de vos réactions à ce Dossier, suggérer des pistes complémentaires ou demander des précisions, en laissant un commentaire sous l'article correspondant dans notre blog : « Écrans de veille en éducation ».
« Le plus vaste marché de la planète » ?
À la fin des années 1990, Glenn Jones, magnat américain de la télévision câblée, affirmait que : « l’éducation est le plus vaste marché de la planète, celui qui croît le plus vite et où les acteurs actuels ne répondent pas à la demande ». Constat réaliste, vision cynique, déclaration de guerre ? Reprise à l’envi, cette petite phrase a en tout cas fortement marqué les esprits.
Vaste, le marché l’est en effet si l’on considère le nombre toujours croissant des jeunes à éduquer : depuis 1950, l’effectif mondial est passé de 6 à 90 millions d’élèves et étudiants. Vaste, le marché l’est aussi au regard des dépenses éducatives mondiales, estimées à plus de 2 000 milliards de dollars par an (Hugon, 2003)."
Lire ou télécharger ce dossier sur le site de l'INRP
Aux hasards de mes pérégrinations je trouve souvent des sites pouvant intéresser les profs sans qu'ils aient pour thème la techno. Je les déposerai dorénavant ici. Vous les lirez peut être. Vous les commenterez si ça vous tante. Libre à vous. JMR
lundi 2 mars 2009
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